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Crédits photographiques : A.F.R.

L'Évanouissement d'Esther


Numéro d'inventaire
AFR 80.18

Auteur
Paris, Manufacture Des Gobelins auteur

Jean-François de Troy (d'après)

Typologie
Tapisserie

Dimensions

Mesures de l'objet : H. 284,0 cm, L. 428,0 cm

Matériaux et techniques
(tapisserie)

Datation
1774

Propriétaire/Dépôt
Dépôt extérieur à l'AFR

Description - Iconographie
Les sept tableaux qui composent la tenture complète s’inspirent du Livre d’Esther.
Assuérus ne sait pas qu’Esther est juive. Épris de son charme, il la choisit pour épouse et procède au Couronnement d’Esther (2ème tableau).
À la cour, Mardochée entend deux gardes du corps ourdir un complot contre le roi : il prévient Assuérus lui sauvant ainsi la vie. Si l’influence de Mardochée grandit auprès du roi, il s’attire les foudres du grand vizir Haman. Selon un décret royal, tous doivent se prosterner devant le grand vizir.
Devant Le Dédain de Mardochée (3ème tableau), le seul à lui refuser ces honneurs, Haman entreprend de se venger.Mardochée prévient Esther, qu’il implore d’intercéder auprès du roi, mais personne, même la reine, ne peut déranger le roi sans invitation, sous peine de mort. Déterminée à se sacrifier pour son peuple, Esther se présente devant Assuérus au péril de sa vie, mais perd connaissance.
Le roi ému par L’évanouissement d’Esther (4ème tableau) tend vers elle les insignes de son pouvoir et lui épargne un funeste châtiment. Le peuple juif est sauvé et obtient le droit de se venger de ceux qui lui ont causé du tort.

Historique
Manufacture des Gobelins.

Envoyé en 1776 par le comte d'Angiviller, alors surintendant des bâtiments du roi (Morel, p. 13).

Les murs de la Chambre des Amours de la Villa Médicis sont ornés de deux tapisseries de grande taille (environ h. 4 ; l. 4 m) intitulées La toilette d’Esther et L’évanouissement d’Esther.
Elles font partie de la série de l’Histoire d’Esther, une tenture de sept tapisseries en laine et soie dont les cartons ont été peints de 1736 à 1741 par Jean-François de Troy, directeur de l’Académie de France à Rome (1738-1751).
Une première série complète est commandée par le roi Louis XV à la manufacture royale des Gobelins et mise sur le métier dès 1738 pour servir à Versailles. Après cette première commande, l’Histoire d’Esther connaît un très vif succès tout au long de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Ces tapisseries sont restées sur les métiers de haute lisse de 1739 à 1795. La manufacture comptait trois ateliers de haute lisse (plus tard réduits à deux) et un de basse lisse. La tenture n’a été répétée complètement que treize fois. La fabrication a fourni 95 tapisseries, dont la plupart sont d’Audran (Michel, chef d’atelier en haute lisse de 1732 à 1771 et après lui, Jean de 1771 à 1794) et de Cozette (Pierre-François, directeur d’atelier de haute lisse de 1749 à 1796 et Michel-Henri chef d’atelier de basse lisse de 1788 à 1794), tous descendants de grandes lignées de peintres et de lissiers. Michel Audran directeur d’atelier de haute lisse jusqu’en 1771 deviendra par la suite directeur de la manufacture elle-même.
La réalisation de chacune de ces tapisseries nécessite entre deux et trois ans de travail.
Les sept tableaux qui composent la tenture complète s’inspirent du Livre d’Esther :
• La toilette d’Esther (1ère de 7), portant la signature « Audran 1774 », actuellement à la Villa Médicis
• Le Couronnement d’Esther (2ème de 7)
• Le dédain de Mardochée (3ème de 7)
• L’évanouissement d’Esther (4ème de 7), actuellement à la Villa Médicis
• Le repas d’Esther (5ème de 7)
• Le triomphe de Mardochée (6ème de 7)
• La condamnation d’Haman (7ème et dernier tableau)

Aujourd’hui, on peut admirer une tenture complète à la Queen’s Audience & Presence Chamber au château de Windsor ainsi qu’au palais Pitti.
La salle de fêtes du palais de l’Elysée, le Vatican, la Villa Médicis, le palais de Buckingham, le Palazzo Vecchio de Florence, les châteaux de Compiègne et de la Roche Guyon, les musées du Louvre, de l’Ermitage, le center for Jewish History de New York, la Cour d’Appel de Paris, l’ambassade d’Italie à Paris et l’ambassade de France à Copenhague possèdent des tapisseries isolées ou des tentures incomplètes ou dépareillées.
En plus d’une autre tenture complète datant des années 1742-1751, le Mobilier National détient une quarantaine de tapisseries sur ce sujet, pour l’essentiel postérieures à 1768.

Œuvres en rapport
L'Évanouissement d'Esther, huile sur toile, Jean-Francois de Troy, 1737, Musée du Louvre, Paris.  

Objets liés

Bibliographie
Neville Rowley, Hélène Vuillermet (dir.), Villa Médicis, Milan, 2012 [2009].
Philippe Morel (dir), Restauro a Villa Medici, 1988, Edizioni Carte Segrete, Roma


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